Sélection Hypothèses #mars2025
Le 8 mars est la journée internationale dédiée aux droits des femmes ; elle est portée par les Nations Unies via l’entité ONU Femmes. Le thème de 2025 s’intitule « Pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation ». Cette sélection s’inscrit dans cette démarche en mettant en exergue les femmes, chercheuses ou écrivaines, dans la diversité de leurs productions scientifiques. Les billets choisis sont issus de la Croisée de la BULAC, carnet de veille qui recense une collection de carnets de recherche publiés dans l’écosystème Hypothèses.org pour leur caractère aréal. Si vous l’avez ratée, découvrez la Sélection Hypothèses #février2025.

Construire une bibliothèque sonore du Niger

« Face aux transformations des pratiques orales au cours des dix dernières années qui rendent de plus en plus difficiles pour les historiens et les historiennes de mener des enquêtes orales sur le passé des sociétés du Sahel et du Sahara avant le XXe siècle, les enregistrements sonores produits dans la seconde moitié de ce siècle vont devenir dans les prochaines années une source cruciale. »
De l’estive à la thèse. Tribulations ethnographiques au sud du Kirghizstan

« Les troupeaux et éleveurs redescendent au village au début de l’automne où les animaux sont partiellement maintenus à l’étable jusqu’à l’été suivant. La mobilité saisonnière du bétail entraîne celle des bergers et de certaines familles. La transhumance s’effectue à pied, à cheval ou en camion, selon l’accessibilité de l’estive, sa distance du village et les moyens du ménage. Ce mode d’utilisation des ressources fourragères est intimement lié à des pratiques d’élevages et à une organisation sociale qui est le plus souvent dénommée pastoralisme, ou plus spécifiquement agropastoralisme. »
Les enfants oubliés des déportations soviétiques : une approche socio-historique à travers Angelochek, Sdelay Radost

« Uzmaan Saparov est un réalisateur et scénariste né le 19 février 1938 dans le district de Mary en République socialiste soviétique du Turkménistan […] son film Angelochek, sdelay radost (Petit Ange, rends-moi heureux) […] est réalisé en 1993, post-dissolution de l’URSS, tandis que son contenu relate le quotidien bouleversé du petit Georg âgé de 6 ans, l’un des millions d’enfants restés sans foyer à la suite du programme de déportation des citoyens soviétiques d’origine étrangère durant la Seconde Guerre mondiale. »
Jessica Johns (Nehiyaw)

« Bad Cree est un roman d’horreur surnaturelle qui met en scène
la figure du wheetigo issue de l’imaginaire algonquin. Cette créature
sanguinaire naît de la transformation d’un être humain qui aurait commis
un acte de cannibalisme. Une fois transformé, le wheetigo se nourrit de
chair humaine et attaque particulièrement les personnes égoïstes,
cupides ou solitaires et désespérées. Dans ce roman, la créature est
particulièrement intéressante car elle permet de mettre en lumière les
conséquences désastreuses de la colonisation du Canada et en particulier
d’un événement : la signature du traité n°8 sur la province d’Alberta. »
Le pouvoir politique en médecine en Kanaky-Nouvelle-Calédonie

« L’étude s’appuie sur une enquête ethnographique menée à Lifou, qui fait partie des Îles Loyauté, une province de la Kanaky-Nouvelle-Calédonie, réserve naturelle considérée comme plus protégée culturellement. La chercheuse montre que les savoirs ethnobotaniques kanak ne sont pas seulement un enjeu de santé publique, mais aussi un levier de reconnaissance politique et culturelle. »
Une « gourde de pèlerin » en nacre du Gujarat datable du XVIe – XVIIe siècle

« Cette “gourde de pèlerin” repose sur un piédouche en laiton et possède une panse en nacre montée avec du laiton et des renforts d’argent. À cette panse sont adjoints un petit bec verseur latéral et cylindrique en nacre légèrement incurvé et un col facetté en forme de trompette réalisé avec plusieurs plaquettes de nacre ; tous deux fichés dans des bases métalliques et terminés par des cerclages de laiton. »
Villa Montes et le fleuve Pilcomayo en Bolivie

« Le projet Pilcomayo […] s’inscrit dans une perspective à la fois scientifique et socio-environnementale, en cherchant à comprendre les enjeux écologiques et humains liés à cette ressource essentielle. Je me suis concentrée sur l’impact des changements climatiques dans la ville de Villa Montes tout en gardant la même temporalité. Je savais que les archives allaient être difficiles à trouver, et j’ai donc, dès le début, orienté mon travail de recherche vers des entretiens collectifs et individuels. »
Karl Brioullov, un peintre romantique russe

« C’est avec Le Dernier jour de Pompéi peint entre 1827 et 1833 que Brioullov acquiert une renommée internationale. L’époque est aux fouilles de sites antiques, et celui de Pompéi est une source d’inspiration pour beaucoup d’artistes. Brioullov visite le chantier en compagnie de son frère en 1827. Il traduira ses impressions dans son œuvre la plus monumentale et la plus connue. Le Dernier jour de Pompéi représente le thème de lutte de l’homme contre les éléments naturels. Sa structure est classique, les personnages étant réunis en groupes et disposés en triangle. Chaque groupe raconte un moment de l’histoire et transmet un sentiment différent de la catastrophe. Le peintre se met en scène dans la fresque historique. On le voit à gauche, la boîte de couleurs et de pinceaux sur la tête. »
Introduction au graffiti sénégalais

« Le graffiti a une utilité sociale importante qui est fortement exploitée au Sénégal. Lorsqu’il est engagé, il promeut des revendications et incite à la réflexion. [Le Pr. Abdoulaye Niang] prend l’exemple de la jaquette d’une cassette de rap faite dans les années 2000 au Sénégal. Cette cassette s’appelle “Politichiens”, et les graffeurs ont été mobilisés pour réaliser le graphisme de cette cassette. »
L’Au-delà mésopotamien

« Les Enfers sont imaginés comme une Grande Cité (irkalla), dotée de sept murailles et de sept portes. Les humains (comme Gilgameš) ou les dieux célestes (comme Inanna) qui, de leur vivant, se rendaient dans l’Au-delà, devaient franchir ces sept portes, gardées par sept portiers. Et à chacune d’elles, ils devaient laisser derrière eux certains de leurs attributs vivants, comme si leur corporalité devait s’alléger pour avoir accès, même temporaire, à l’Au-delà. Dans certains récits, les Enfers sont séparés du monde des vivants par l’Hubur, un grand fleuve dont on imagine qu’il coule devant l’une de sept portes. Il y avait un passeur, qui prenait les morts du côté des monde des vivants pour les faire arriver de l’autre côté du fleuve, aux Enfers, antécédent du Charon grec. »
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Tristan Pertegal (8 mars 2025). Sélection Hypothèses #mars2025. Le Carreau de la BULAC. Consulté le 25 avril 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13fq5