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Aller-retour à Douchanbé

Francis Richard, directeur scientifique de la BULAC a effectué un séjour au Tadjikistan du 3 au 23 décembre 2013. Ce petit pays iranophone d’Asie centrale, montagneux et riche en sites archéologiques, reste relativement méconnu. Le séjour de Francis Richard lui a permis de réaliser des acquisitions de livres pour enrichir le fonds tadjik de la BULAC et de préparer la signature d’une convention entre la toute jeune Bibliothèque nationale du Tadjikistan, ouverte en 2011 dans un vaste bâtiment avec un équipement très moderne, et la BULAC.

Un colloque international consacré à Alexandre A. Semenov (1873-1958) grand savant, historien et ethnologue, qui fut parmi les fondateurs des Académies et Universités d’Asie centrale à l’époque soviétique, se tenait le 13 décembre à Douchanbé grâce au soutien de l’Institut français d’études sur l’Asie centrale (IFEAC) et du Centre culturel russe. Au cours de ce colloque qui réunissait des Tadjiks, des Ouzbeks et des Kazakhs, Vincent Fourniau (EHESS) a évoqué la figure de l’académicien formé à l’Institut Lazarev de Moscou pour être diplomate et devenu une des grandes figures de l’orientalisme soviétique tandis que Francis Richard a souligné le rôle fécond de pionnier et d’organisateur qu’a eu Semenov pour la conservation, l’étude et le catalogage des manuscrits persans-tadjiks et turki d’Asie centrale.

 Du 16 au 21 décembre, enfin, toujours à Douchanbé, avec le soutien du MESR français et de l’IFEAC, s’est tenue une « école d’hiver » patronnée par l’Institut d’orientalisme et des manuscrits de l’Académie des sciences du Tadjikistan et la BN du Tadjikistan. Consacrée aux manuscrits, à la codicologie et au catalogage, cette « école d’hiver » a été hébergée dans les beaux locaux du Centre ismaïlien. Il a rassemblé une quarantaine de personnes très assidues, dont des universitaires et des professionnels des bibliothèques et des musées. Parmi ces participants, sept personnes étaient venues tout spécialement du Kazakhstan. L’intervenant formateur principal était Francis Richard, qui est par ailleurs lui-même ancien directeur de l’IFEAC et membre étranger de l’Académie du Tadjikistan, et il était aidé de Michele Bernardini, professeur à l’Université “L’Orientale” de Naples et également membre du Conseil scientifique de la BULAC. Les travaux de groupe ont donné lieu à de nombreux échanges très enrichissants.

Les problèmes de catalogage et celui de la sauvegarde et de la mise en valeur du patrimoine manuscrit sont d’une grande importance au Tadjikistan comme dans toute l’Asie centrale. Cette « école d’hiver », qui est la seconde au Tadjikistan, a été largement relayée dans la presse (voir notamment ce bref article de Mahmadyori Sharif, de l’Institut d’Orientalisme, dans le journal Ruzgor ) et devrait avoir des prolongements. L’expertise française dans le domaine bibliothéconomique pourrait soutenir la réalisation de divers projets.


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Soline Lau-Suchet (30 janvier 2014). Aller-retour à Douchanbé. Le Carreau de la BULAC. Consulté le 4 octobre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/m5fs


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